Cogen’Air apporte des solutions à l’élevage durable
Article de Sébastien Ackermann, fondateur de la société BASE, sur la crise qui frappe l’élevage Français et les solutions que peut apporter la technologie Cogen’Air.
L’élevage Français est en crise.
Les raisons de cette crise sont plutôt simples à comprendre : les prix de vente des produits de l’élevage, principalement la viande et le lait, sont actuellement inférieurs aux coûts moyens de production. Jusqu’ici, inutile d’être agrégé d’économie pour analyser la situation.
La solution mise en place en urgence est tout aussi simple : réductions et reports temporaires de charges, restructuration de dette, aide exceptionnelle à l’export. Autant de mesures qui s’attaquent au symptôme, mais absolument pas à la cause du problème, donc inefficaces à terme.
Si les marges sont devenues ténues, nulles, voire négatives, c’est évidemment du fait que l’agriculture ne possède plus un seul axe de dépendance, et par conséquent, n’a aucun levier pour faire valoir sa production et agir sur les prix de vente :
- Dépendance financière : endettés, les agriculteurs sont tenus par leurs banques, mais également et surtout par leurs fournisseurs (aliments, semences, matériel, etc.),
- Dépendance stratégique : la filière laitière est trop peu diversifiée, peu ou pas de prime à la qualité, le lait est du même blanc pour tous les élevages, les prix sont donc les mêmes partout et pour tous, c’est un nivellement par le bas !
- Dépendance énergétique : les charges énergétiques qui pèsent sur les exploitations n’ont jamais été aussi importantes. Les prix de l’électricité et du pétrole sont durablement élevés et continueront à croître pendant la décennie à venir
- Dépendance fourragère : et notamment l’incapacité à devenir dépendant des apports en protéines, c’est probablement le sujet le plus épineux. L’agriculture Française reste ultra dépendante du soja d’importation et d’autres aliments non produits par l’agriculteur.
Paysans, ayez la foi !
Ainsi, pour espérer faire « une bonne année » l’agriculteur moyen devra prier pour que :
- les taux d’intérêts soient bas et que le banquier soit compréhensif,
- les industriels daignent rémunérer dignement les productions,
- la géopolitique soit favorable pour que le prix des énergies n’augmente pas trop brutalement,
- Les cours mondiaux des céréales, oléagineux et protéagineux n’atteignent pas de nouveaux records
Autant de paramètres non maîtrisables qui imposent au paysan une précarité insoutenable. La prière n’est pour ainsi dire jamais exhaussée…
Comment agir dans ce contexte ?
Il existe des moyens pour reprendre la main sur l’efficacité économique d’une exploitation d’élevage, malgré tous ces éléments dont les agriculteurs ne peuvent avoir la maîtrise.
Tout d’abord, travailler pour l’indépendance fourragère en privilégiant les cultures herbagères, et notamment les légumineuses comme la luzerne et le trèfle riches en protéines.
Ces cultures sont respectueuses de l’environnement, traditionnelles et très peu coûteuses. La culture de ces plantes, ayant les rendements en protéines les plus importants par hectare, était autrefois délicate, car leur récolte requiert de l’attention et une météo favorable. Si la culture de ces plantes ultra nutritives et saines ne se développe pas massivement en Europe, c’est simplement parce qu’il était difficile de garantir la récolte, car il est impossible de prévoir la météo au moment de la fenaison.
Ce qui était vrai autrefois ne l’est plus forcément aujourd’hui, car BASE conçoit et réalise des unités de séchage solaire ultra efficaces, basées sur la technologie Cogen’Air 100% Française, qui permettent de récolter et sécher le fourrage à peine fauché, pour une conservation de toutes les propriétés nutritives et gustatives de ces plantes dont les animaux raffolent.
Est-il besoin de rappeler qu’un foin riche n’a pas besoin d’être complété par un protéagineux onéreux ou même un complément azoté hors de prix ?
Avantages pour l’exploitant : un lait plus abondant, plus riche en MP et MG, donc un chiffre d’affaires mécaniquement plus élevé. Moins de charges alimentaires, la tonne de foin autoproduite coûte moins de 50€ tout compris à l’agriculteur, soit 3 à 10 fois moins cher que les autres types d’aliments. Aussi, il est acquis qu’un système à dominante herbagère est plus respectueux de l’environnement et de l’animal dont la santé s’en trouvera largement améliorée, générant ainsi de substantielles diminutions de visites du vétérinaire.
A titre d’exemple, l’agriculteur qui a investi dans notre premier séchoir Cogen’Air, a vu son excédent d’exploitation bondir de +70.000€ dès l’année qui a suivi la mise en route, malgré la baisse des prix du lait ! 70.000€ c’est précisément la moitié de ce que lui a coûté l’investissement. Une rentabilité en 2 ans !
Une fois l’indépendance fourragère acquise, les cultures maîtrisées, l’exploitation stabilisée ; quoi de plus simple que de se convertir au bio ? Et ainsi vendre sa production à des filières à plus haute valeur ajoutée, plus qualitatives et à plus fortes marges…et atteindre l’indépendance stratégique et financière!
Indépendance énergétique !
Oui nous n’avons pas encore abordé le point clé du séchoir Cogen’Air : il produit de la chaleur, mais également de l’électricité photovoltaïque qui sera vendue à EDF et bénéficiera des tarifs de rachat pendant 20 ans.
A noter que la ministre de l’écologie et de l’énergie Ségolène Royal, a annoncé récemment des mesures pour renforcer l’usage des énergies renouvelables dans le secteur de l’élevage et plus généralement de l’agriculture. Ainsi, elle acte une revalorisation de 10 % du tarif d’achat pour les petites installations (<100kW) et appels d’offres pour les installations moyennes le solaire photovoltaïque (<250kW).
Un signe fort en faveur de la Transition Energétique au cœur des Territoires ruraux.
Voilà donc un chiffre d’affaires d’environ 17.000€ annuel, c’est tout de même 340.000€ de recettes photovoltaïques qui vont permettre de financer en totalité l’équipement conçu pour durer plus de 25 ans.
Le concept de Ferme à Energie Positive, que nous avions développé dans un article précédent, prend tout son sens dans le contexte actuel d’une filière élevage en crise.
Il existe des solutions éprouvées, qui redonnent de la dynamique économique aux exploitations, qui sont écologiques et respectueuses de l’environnement, qui s’inscrivent dans une transition vers un plus grand respect de l’animal, et redonnent à l’agriculteur la dignité, conséquence de la juste rémunération de son travail.
Je souhaite donc lancer un appel solennel au gouvernement, et notamment au Ministre Le Foll (que j’ai rencontré il y a un an à Saint Jean d’Illac et qui m’avait promis de grandes mesures concrètes pour les systèmes herbagers et le séchage solaire) afin qu’il mette en œuvre et renforce son plan « protéines végétales » :
http://agriculture.gouv.fr/stephane-le-foll-presente-un-plan-ambitieux-pour-developper-les-cultures-de-plantes-riches-en
Que soient enfin mis en œuvre les Plans pour la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles PCAE (et à ce titre que les séchoirs solaires soient éligibles aux subventions ce qui n’est pas le cas dans toutes les régions), toujours en pause dans la majorité des régions de France depuis le début de l’année. Et que le retard pris sur ces investissements au cours du 1er semestre 2015 soit rattrapé au cours du 2ème semestre 2015.
Concentrons les efforts sur les solutions d’avenir plutôt que de nous entêter à subventionner des méthodes obsolètes qui enfermeront encore un peu plus les agriculteurs dans la précarité.
Le salut de l’élevage passe par les investissements dans des outils efficaces, rentables et durables.
Sébastien Ackermann
Fondateur de la société BASE
sebastien.ackermann@base-innovation.com